Il ne se passe pas un jour sans que l’on accuse Internet de permettre à tout un chacun de s’approprier les idées des autres… Mais comment définir la notion de propriété intellectuelle dans notre monde interconnecté…?
Dès que nous avons posé nos fesses sur un banc d’école, on nous a appris à apprendre ce que d’autres avaient eux-mêmes appris… Ce processus s’est perpétué jusqu’au coeur de nos académies… Pour faire un doctorat, on vous obligera à vous inspirer, en premier lieux, d’auteurs reconnus plutôt que de développer vos propres idées…
Et n’allez pas croire que cela va changer dans le monde professionnel… On y pratiquera intensivement le reverse engineering… autrement dit, l’analyse d’un système pour en rechercher ses principes de conception.
Il est donc évident que l’ADN d’une idée ne peut nous appartenir dans son intégralité, car tous ceux qui ont contribué au développement de notre intellect en sont indirectement les géniteurs… Alors pourquoi ne pas accepter les modèles collaboratifs induits par Internet..?
À l’instar du cerveau, Internet a une certaine plasticité cérébrale… Celle-ci se définissant comme la capacité du cerveau à modifier l’organisation de ses réseaux de neurones, en fonction des expériences vécues par l’organisme… Sur le Net, le cerveau et les neurones étant symbolisés par la masse d’internautes connectés… Qui sont autant de synapses – ou connecteurs – par lesquels l’intelligence transite… L’organisme, lui, étant représenté par la matière à disposition…
Le modèle actuel de construction du savoir est déficient, beaucoup d’entreprises verrouillent des idées avec des brevets… Non pas pour protéger un savoir, mais plutôt pour verrouiller des marchés en laissant ces idées croupir au fond des tiroirs… Il est donc temps de développer de nouvelles réflexions favorisant une utilisation plus directe et plus ouvertes de ce cerveau, aux dimensions planétaire, qu’est Internet.