[Chronique écrite le 28.12.2021, pour Cybercoachs et Le Nouvelliste] Oui, il y’a de la violence dans les jeux vidéo, mais il est important de la contextualiser avec celle qui est omniprésente dans notre environnement médiatique et audiovisuel au sens large. C’est « cette violence » que l’on a ensuite logiquement retrouvée dans les jeux vidéo, et non le contraire.
À ce titre, le parallèle entre la violence et la sexualité est aussi intéressant à aborder : les cours d’éducation sexuelle commencent dès l’enfance, et avoir (ou pas) une vie sexuelle est considérée comme quelque chose de naturel. Par contre, la sexualité explicite à l’écran reste taboue et je ne parle pas de ce que produit l’industrie pornographique. Concernant la violence, on peut y être confronté depuis le plus jeune âge, que ça soit dans le cadre familial, scolaire, ou notre quotidien. Mais l’apprentissage de la violence, fort heureusement, n’est pas une matière d’enseignement… au contraire, on enseigne à ne pas l’être.
Néanmoins, même si en fin de compte on enseigne quand même la violence à la majorité, à travers le service militaire, contrairement à la sexualité, il n’y a pas de tabou à exprimer différentes formes de violences à travers les écrans.
Quel que soit l’âge, le niveau de violence exprimé dans les contenus de fiction n’a pas son pendant au niveau de l’expression de la sexualité. On verra facilement une tête exploser (genre Squid Game), mais il est quasiment impossible de voir un acte de pénétration à l’écran (hors production spécialisée), alors que l’on pourra voir des scènes très violentes dans différents types de fictions. Ces mêmes fictions intégrant parfois de la violence et du sexe, mais ne les présentant pas sur un même plan, le sexe étant beaucoup plus « censuré » au niveau visuel, que la violence.
Seule la pornographie pourrait éventuellement représenter une mise en abîme objective du niveau de violence exprimé dans certaines scènes de cinéma. Il semblerait qu’il en vaille la peine d’avoir une réflexion plus approfondie sur l’acceptabilité (ou la non-acceptabilité) de la sexualité par rapport à celle de la violence dans notre société.
Stéphane Koch