[Chronique écrite le 27.04.2022, pour Cybercoachs et Le Nouvelliste] Alors que le cadre légal du droit à l’image impose que l’on demande le consentement d’une personne avant de la prendre en photo ou de partager son image sur les réseaux sociaux, le consentement lié à l’acte sexuel, quant à lui, risque de ne pas figurer dans la révision du Code pénal…
Le consentement est pourtant un élément clé de la sensibilisation des adolescents. C’est en effet la seule forme de nuance et de médiation que l’on peut appliquer à la diversité et la complexité de ces contenus qui ont trait à la sexualité et circulent abondamment sur les réseaux sociaux. Les frontières, entre l’humour, le second degré, et l’injonction à reproduire un comportement sexuel atypique, voire pornographique, sont parfois extrêmement floues.
Nier l’importance du consentement c’est aussi implicitement accepter du culpabiliser la victime, alors que c’est précisément cet héritage de notre société patriarcale que l’on cherche à déconstruire en classe. « Héritage » qui, à l’instar de l’interprétation subjective que l’on va avoir sur une tenue vestimentaire, est à l’origine de nombreux cas de cyberharcèlement.
On est en 2022 ! Et le sentiment de honte est encore du côté de la victime. C’est elle que l‘on blâme en premier lieu… que ce soit au sein des établissements scolaires ou encore dans un certain nombre de cas lors de la réception d’une plainte par les autorités. Il est temps que la honte change de camps. Même si parler de sexualité à leurs enfants est encore un tabou pour beaucoup de parents, la santé sexuelle n’en est pas moins une matière scolaire, je cite SANTÉ SEXUELLE Suisse : « Dans le milieu scolaire, cet apprentissage doit être envisagé dans le contexte du développement affectif et social de l’enfant et de l’adolescent et est complémentaire à l’éducation dispensée par la famille (…). En tant qu’institution publique, l’École est un lieu privilégié pour garantir l’accès à cette prestation de manière ÉGALITAIRE à toutes et tous ».
Dès lors, les parents doivent être conscients que ce ne sont pas les outils de contrôle parental qui vont se charger de l’éducation de leur enfant. Les sujets qu’ils hésitent à aborder avec eux, ils y seront immanquablement confrontés sur les plateformes sociales, que ça soit sur leur smartphone ou sur celui d’un tiers, alors il est important de leur permettre d’y apporter la distance critique et la nuance que la lecture de certains de ces contenus implique.