ADSL Swisscom choisit quatre partenaires pour tester ses équipements. STÉPHANE KOCH – La Tribune de Genève, 17.07.2000 L’ADSL n’en finit plus d’arriver. Mais cette fois-ci, l’Asymetric digital subscriber line prend enfin pied de manière concrète dans l’environnement des télécommunications grand public. Blue Window, Econophone, KPN ainsi que VTX sont les quatre sociétés sélectionnées par Swisscom (après tirage au sort) pour participer, dès le 20 juillet, à un projet pilote dont le but sera de tester, jusqu’à mi-septembre, les différents équipements. A Genève, seuls les abonnés reliés aux centraux du Stand, des Eaux-vives, de Plainpalais et du Grand-Pré pourront participer à cet essai. But de cette démarche: étendre cette offre ADSL à tous les fournisseurs d’accès Internet. La technologie, à quel prix? Deux types d’accès sont proposés: le premier permettra d’atteindre une vitesse de 256 Kb/s (environ huit fois la vitesse d’un modem conventionnel) en réception et 64 Kb/s en émission (2 fois plus vite); le deuxième offrira un débit double, soit 512 Kb/s en réception et 128 Kb/s en émission. Malgré la libéralisation du marché des télécoms, Swisscom reste propriétaire de ce que l’on nomme communément le last mile, soit le dernier kilomètre de raccordement téléphonique jusqu’à l’abonné. L’entreprise a aussi l’obligation de fournir le service universel jusqu’en 2002 dans toute la Suisse, quel qu’en soit le prix. Ce sera donc à l’ex-opérateur national de fixer le prix auquel il va vendre le service ADSL aux providers, selon un principe identique aux accords d’interconnexion en vigueur. C’est sur cette base que ceux-ci fixeront le prix définitif du service. On peut d’ailleurs relever que ce projet pilote n’a pas la primeur: des prestataires tels que Deckpoint, Span, Urbanet et VTX offraient des prestations ADSL ou similaires depuis un certain temps déjà. Comme toutes les autres technologies, l’ADSL a ses limites. Dans des conditions idéales, la distance entre l’abonné et le central ne doit pas excéder 9 km. La qualité des fils téléphoniques est aussi prépondérante. A l’heure actuelle, les équipements des opérateurs ne peuvent supporter en moyenne que 30% de lignes ADSL par rapport à la capacité totale; au-delà de cette limite, des perturbations pourraient survenir. Stratégie contre modernité Offrir l’accès à haute vitesse à tous signifie aussi une charge plus importante des centraux téléphoniques; quelques interrogations subsistent encore quant à la capacité d’absorption du trafic des différents opérateurs présents sur le marché. Des doutes sont aussi émis sur la fiabilité de la bande passante en tout temps. Les raisons de cette implantation tardive de l’ADSL sur le marché suisse se situent plus au niveau stratégique que technique. Pour Swisscom, cette technologie se trouve directement en concurrence avec le secteur des lignes louées – avec une offre à un prix nettement plus avantageux -, ce qui provoque une «cannibalisation» de ce service. Il a aussi fallu pendant un certain temps privilégier les lignes ISDN afin d’amortir les investissements concédés lors de leur installation. Cablecom a aussi eu sa part de responsabilité: si Swisscom avait favorisé l’implantation de l’ADSL avant de vendre cette entreprise, dont elle était l’actionnaire majoritaire, la valeur boursière de celle-ci s’en serait trouvée affectée. L’opérateur a immédiatement réagi à la vente des boucles WLL (Wireless local loop, autrement dit boucle radio locale qui permet l’accès au haut débit par les voies hertziennes), une concurrence dont il faudra tenir compte à l’heure où tout est à la mobilité, par l’annonce de son offre ADSL. En fin de compte, la vente des boucles WLL a accéléré ce que Cablecom a freiné. Cette stratégie n’est pas forcément du goût de tout le monde. Selon de bonnes sources, la Commission de la concurrence surveillerait attentivement les agissements de l’opérateur afin que les règles liées à la libre concurrence soient strictement respectées. Renseignements et inscriptions: tél. 0800 800 800 (s’armer de patience). L’ADSL, c’est quoi? L’ADSL (pour Asymetric digital subscriber line) permet, au moyen d’une ligne téléphonique conventionnelle, de surfer à grande vitesse sur Internet, tout en gardant sa ligne disponible pour recevoir des appels. On ne paie pas en fonction du temps de connexion: le service est facturé au forfait. Ce qui permet de rester connecté sur le Web en permanence. Cette technologie utilise les hautes fréquences présentes dans les lignes téléphoniques pour transmettre des données tout en conservant les qualités propres de celles-ci au niveau de la transmission de la voix. © Tous droits réservés 1999-2003 – Stéphane Koch
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