ENSEIGNEMENT Le novice, comme l’entrepreneur, peut y trouver son compte. STÉPHANE KOCH – La Tribune de Genève, 17.04.2000 Les nouvelles technologies et technologies de l’information occupent la une de l’actualité, les start-up jouent au yo-yo sur le Nasdaq alors que les gourous de la «Netéconomie» affirment que le monde doit se préparer à une nouvelle révolution. Derrière toute cette effervescence, la formation se profile comme l’élément essentiel qui permettra à cette nouvelle génération d’entrepreneurs d’acquérir les armes nécessaires pour se forger une place sur ces marchés hautement concurrentiels. Parmi l’éventail des formations qui existent au niveau romand, quatre sortent du lot. Genève démontre son dynamisme avec, pour la première fois au niveau suisse, la création d’une formation de Concepteur(trice) en communication Web. Dispensée par la Haute Ecole de gestion de Genève, cette formation est en cours de reconnaissance auprès de l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie. Elle a pour objectif de répondre au besoin croissant des PME/PMI en personnel qualifié. C’est notamment pour cette raison que le cursus de deux ans permet, en parallèle, une activité à mi-temps. La première année d’enseignement est consacrée à la formation de base qui touche autant à la communication qu’à l’infographie, l’administration de bases de données, de serveurs et sites Web ou la problématique de la sécurité des données. La deuxième année permet de développer de nouvelles qualités dans les domaines du management et du marketing. Les premiers diplômés – une vingtaine de candidats répartis de manière équitable entre les deux sexes – devraient sortir d’ici à décembre 2001. Le Département informatique de l’Université de Genève, en collaboration avec l’Université de Lausanne et celle de Grenoble, propose un concept de cours modulaire appelé Interactive Matis. Le thème général, la gestion et le management des systèmes d’information, se décline sous la forme de modules indépendants de trois jours, chacun étant consacré à un domaine spécifique tel que la sécurité, le commerce électronique ou encore, prochainement, la veille technologique. Le public visé est composé de professionnels, pour la plupart exerçant déjà une activité en relation avec le domaine informatique. Après au minimum neuf modules, le cursus débouche sur un diplôme. Les enseignants proviennent en majeure partie du monde académique, et la planification des cours se fait entre Genève, Lausanne et Grenoble à raison d’un module tous les deux mois. L’EPFL, en collaboration avec l’Université de Lausanne, n’est pas en reste. Il existe depuis 1998 une formation postgrade intitulée: Management of Technology. D’une durée d’une année, celle-ci se prête à la formation en emploi. Le programme est axé sur le management, la conceptualisation de produits, l’offre de services et, en partenariat avec des entreprises, la gestion de projets. Cela tout en privilégiant une approche multidisciplinaire au cours de laquelle on abordera les aspects économiques, technologiques et sociaux. A la fin de la formation, les étudiants seront envoyés pendant cinq à six semaines aux Etats-Unis, dans une université de pointe afin de parfaire leurs connaissances. C’est du côté du projet Create (EPFL) que les «jeunes pousses», comprenez les start-up, vont se faire les dents. Une trentaine d’ateliers d’une journée présentent chacun des aspects auxquels peuvent être confrontées les nouvelles entreprises: financement, business plan, stratégie, négociation, management, etc. Parallèlement aux ateliers, des cours qui s’étendent sur six mois sont proposés deux fois par an. Ils ciblent les personnes désireuses de s’impliquer dans la création d’une entreprise en rapport avec les nouvelles technologies. Le professeur Jane Royston, honorée en 1993 du titre de «Swiss business woman of the year» et en charge de la nouvelle chaire d’Entrepreneurship & Innovation, se trouve à l’origine d’un concept de Create. Pour le monde académique, le changement est spectaculaire. Mis en place en moins d’une année grâce au don du créateur d’entreprises zurichois Branco Weiss, ces formations, ateliers et cours sont menés essentiellement par des enseignants qui proviennent d’entreprises privées – des start-up pour la plupart. Le but à court terme est que cette formation réussisse à s’autofinancer afin d’être, selon son principe de fonctionnement, en adéquation avec les réalités du monde économique. Renseignements:
© Tous droits réservés 1999-2003 – Stéphane Koch |