Suite à un commentaire sur cette citation : "La conscience n’est jamais assurée de surmonter l’ambiguïté et l’incertitude" (Edgar Morin). Je me suis laissé aller à un exercice d’interprétation ou plutôt de partage d’une réflexion, libre et non académique, pour ne pas dire populaire, heureux d’avoir vos commentaires 😉
…Pour commencer, arbitrairement, je formulerais la conscience comme étant l’aptitude à l’introspection et une capacité de mise en perspective de ces propres valeurs avec celles que régit notre société. Mais je pense (donc je suis conscient 😉 que cela pourrait aussi intégrer la capacité à se projeter de manière apathique vis-à-vis d’une personne ou d’une situation donnée. Ce qui d’une certaine manière pour pourrait diminuer l’ambiguïté, en fonction de la connaissance que l’on a de soi – et sous un angle plus général – de la manière dont on a réussi à intégrer et formaliser les expériences passées (le vécu) en des éléments de connaissance exploitables pour les analyser ou évaluer les situations présentes et à venir.
L’ambiguïté c’est le flou lié à l’interprétation – subjective – d’éléments et de situations incertaines. La pensée est forcément complexe et transversale. Edgard Morin disait que dans une société complexe il faut adopter une pensée complexe. Nous sommes en effet tous en interaction constante avec des milliers de messages verbaux et non verbaux – d’origines et de sources diverses – que nos capteurs reçoivent et analysent de manière consciente et inconsciente. Pour cette raison, le nombre important de facteurs à prendre en compte dans l’analyse d’une situation va augmenter logiquement le potentiel d’imprécision, donc le niveau d’incertitude. Surtout si l’on prend en compte que culturellement l’humain à une tendance à la simplification dans le raisonnement… L’incertitude c’est l’imprécision – lors de l’analyse d’une situation – par rapport à ce que l’on ne sait pas, ou de ce que l’on croit savoir, ou de l’évolution de ce que l’on savait un moment donnée et qui a changé depuis…
Je pense donc que l’incertitude et l’ambiguïté plantent leurs racines dans les terreaux du conscient et de l’inconscient, ce qui amène à une certaine "fragilité" du raisonnement. La conscience de notre émotionnalité pourrait diminuer les facteurs et marges d’erreurs liés au raisonnement. Donc on pourrait tout à fait envisager qu’il existe plusieurs vérités objectives concernant une situation unique. Cela dépendrait de la prise en compte des éléments dont a conscience et dont on se souvient et leurs interactions avec nos émotions inconscientes et de leur "interférences" directes dans nos schémas de pensées…