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One FMLa question du jour: qu'est-ce que Google Street View et dans quelle mesure ce service représente une menance pour la sphère privée ?

 

Emission présentée par Michel Chevrolet, avec:
  • Stéphane Koch, expert en stratégie internet
  • Christian Luscher, Avocat et conseiller national libéral genevois

[Mis à jour le 02.09.09] On pourrait aussi demander un retrait immédiat de toutes les caméras et webcams privées qui filment l’espace public ainsi que les caméras de surveillance dans les commerces et les transports publics et, pendant qu’on y est, le retrait des caméscopes, des appareils photos numériques et des téléphones mobiles, et aussi obliger chaque personne qui a un jour publié une photo sur le Net à flouter les personnes, les plaques et les enseignes…

À l’heure du web participatif les propos du préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) on de quoi choquer… Ils reflètent bien un décalage entre les technologies mises en œuvre et ce que le service du préposé en a compris… Allons bon, une vingtaine de plaintes ont suffi à remettre en cause un système qui couvre les principales rues de plusieurs villes de Suisse (29), soit des milliers de kilomètres carrés d’images. Si on met en perspective la surface couverte par Google Street View avec le nombre de plaintes reçues, cela démontre non seulement une certaine maîtrise technologique mais, surtout, qu’il n’est pas dans l’intention de Google de prendre le problème de la protection de la sphère privée à la légère. De plus, chaque utilisateur est en mesure d’intervenir sur une image de Street View qu’il trouverait inapproprié ou en violation avec sa sphère privée. Les tests effectués par Le Matin Dimanche ont démontré que les demandes de modifications formulées ont été traitées dans les 24 heures par Google.  Pourquoi le préposé n’a-t-il pas informé les utilisateurs de l’existence de cette fonction de correction, quitte à créer un mini-guide pour expliquer pas à pas comment procéder. Est-ce que l’on part du principe que l’utilisateur est stupide et qu’il faut le materner plutôt que de l’éduquer… ?

En informant un utilisateur de la possibilité d’intervenir sur ce qu’il considère comme une intrusion dans sa sphère privée on a un effet formateur. Par la suite l’utilisateur sera en mesure de demander ce type de fonctionnalité pour d’autres services du Web. En procédant de cette manière on va permettre à l’utilisateur-citoyen d’acquérir une conscience plus forte de son identité numérique.

Personne ne nie que Google puisse faire des erreurs… Mais l’entreprise en est consciente et elle a mis en place le moyen de l’aider à les corriger.

Retirer du contenu de Street View
  1. Se rendre sur la zone concernée dans Street View
  2. Cliquer sur "Signaler un problème" situé dans le coin gauche au bas de l’image,
    à côté de "© 2009 Google" : Signaler un problème
  3. Remplir le formulaire et le tour est joué

On peut donc se demander s’il n’y a pas, de la part du préposé, la volonté d’exploiter un effet d’annonce, ou plus simplement si Google n’est pas le bouc émissaire idéal pour éviter de parler de certaines réalités concernant l’utilisation de nos données et de notre image dans cette société de plus en plus numérisée ?

Quel contrôle a-t-on sur les images collectées par les commerces et les municipalités… ? Quels sont les contrôles pour les personnes qui ont accès aux images..? Je sais que des agents de sécurité se font leur petit film perso, avec "zoom avant" sûr certaines parties anatomiques de clientes… Qui contrôle la destruction des images collectée par ces caméras de surveillance, comment peut garantir que les contenus enregistrés ne seront pas dupliqués, ou que d’une manière ou d’une autre ils ne se retrouveront pas sur le Net ? Le problème est identique au niveau des caméras qui filment l’espace public, qui contrôle les contrôleurs ? Il existe pourtant des technologies qui permettraient de palier en grande partie ce type de problème. Certains systèmes permettent de flouter/crypter automatiquement les visages ou les personnes passant dans le champ des caméras, et il faut utiliser un code de sécurité pour rendre le visage identifiable, ce qui permet de contrôler aussi les accès par le personnel de sécurité aux images enregistrées. Le problème est que – par manque de connaissance ou pour des raisons budgétaires – ce type de technologie n’est pour ainsi dire pas utilisé. Pour certains la protection de la sphère privée a un prix et une limite…

Dans le domaine privé, les petits commerces et les établissements publics (bars, restaurants, boîtes de nuit – un exemple: live webcam ou le site Webcams Suisse), ont de nombreuses webcams personnelles filmant l’espace public sans aucun contrôle… Et la situation devient encore plus complexe avec les captures individuelles d’images : on ne peut se rendre dans un bar, une discothèque ou un restaurant sans que l’œil intrusif de l’objectif d’un appareil-photo, d’un caméscope, d’un téléphone mobile ne soient présents… Qui va flouter les arrières plans des images collectées ? Qui va demander à tous ses amis s’il peut publier les photos de cette "fameuse soirée" sur son profil Facebook, ou sur une galerie photo en ligne ? Je me suis rendu sur Tilliate, le site des clubbeurs. Nombre de personnes sont identifiables sur les arrières plans de certaines photos, et ce site est loin d’être une exception. Peu de gens seront conscients du fait de figurer par hasard sur une photo ou dans un film. Essayez de vous promener sur les quais du Lac Léman que ça soit à Ouchy ou à Genève et comptez le nombre de personnes en train de photographier ou de filmer lors d’une journée ensoleillée…

Ce qui m’interpelle, c’est l’intransigeance que l’on a vis-à-vis de Google et du laxisme à propos de l’exploitation de nos données privées dans la vie de tous les jours… Pourquoi ne menace-t-on pas les géants du commerce de détail quand à l’utilisation des données collectées par les cartes de fidélité (des assurances paient pour l’envoi de courrier selon des critères ciblés puisés dans ces bases de données) ? Pourquoi ne menace-t-on pas Apple pour l’utilisation des données collectée, quand on fait des achats sur l’Apple Store ou sur iTune, ou pour les données collectées sur l’utilisation des applications de son iPhone… On pourrait argumenter que ces données ne sont pas publiques, mais c’est bien pire car elles sont liées à l’identité de leurs utilisateurs/acheteurs…

La notion d’identité en relation avec les informations collectées est fondamentale. Prenons un autre exemple: si je veux savoir si je figure dans la base de données ISIS liée à la sécurité intérieure, je dois faire une demande dûment motivée auprès du préposé fédéral, et peut-être que je pourrai savoir si mon nom y figure, mais je ne connaîtrai pas forcément l’information qui y est associée, alors que les conséquences d’une erreur à ce niveau peuvent être dramatiques… Tout comme lors de la refonte des bases de données policières dans le cadre du projet Janus. Les polices devaient effacer leurs bases de données personnelles (renseignements de police). Qui a contrôlé que ça a été fait..? Pour information le communiqué du PFPDT concernant ISIS et Janus.

Les services susmentionnés offrent bien plus d’informations en rapport direct avec leur détenteur, qu’une recherche Google ou que Street View… De plus, Google n’interdit pas au navigateur FireFox de fournir des extensions qui permettent de rendre anonymes  ses recherches ou sa traçabilité. Google n’a jamais interdit à qui se soit d’utiliser plusieurs moteurs de recherche, c’est la qualité des résultats fournis qui a fait que 90 % des romands utilisent Google et non sa position de monopole. Il faut aussi noter que Google efface les données (logs) après 9 mois, contre 18 auparavant et, à ma connaissance, les services de fidélisation, les Apple ou autres Amazon ne se sont pas engagés à effacer les données collectées.

En complément:

Extrait du communiqué de Google du  2 septembre 2009

Street View respecte-t-il ma sphère privée?
Oui. Street View ne montre que des photographies prises sur la voie publique et l’imagerie n’est pas différente de ce qu’une personne peut facilement voir ou enregistrer en marchant le long de la rue. Une imagerie de ce type est courante sous plusieurs formes pour des villes du monde entier. Nous nous engageons à respecter les lois et normes locales dans tous les pays où nous fournissons Street View. La technologie de floutage et des actions ponctuelles telles que la suppression d’images font partie des moyens nous permettant de respecter la sphère privée des individus. Nous facilitons la tâche des utilisateurs qui demandent d’éliminer complètement des images d’eux-mêmes, de leurs enfants, de leur voiture ou de leur maison, même dans les cas où ces images ont déjà été floutées. Il est possible que la technologie de floutage manque par inadvertance un visage ou une plaque de voiture, mais nous sommes satisfaits de constater que, lorsque des suppressions ou floutages supplémentaires ont été demandés, les images concernées ont été enlevées dans la plupart des cas en quelques heures seulement. En fait, moins d’un panorama sur 20’000 a entraîné une telle demande.

Comment Street View s’accorde-t-il avec les prescriptions suisses en matière de protection des données? Nous sommes convaincus que Street View est totalement légal et qu’il a en outre déjà prouvé sa grande utilité pour les utilisateurs suisses. Nous voulons que les gens puissent continuer de l’apprécier et travaillons donc constamment à améliorer les fonctionnalités du produit. Cela inclut nos efforts incessants d’améliorer aussi les outils de protection de la sphère privée. Nous avons aussi œuvré intensément dans le but de satisfaire aux demandes spécifiques du Préposé suisse à la protection des données, demandes qui nous ont seulement été adressées après le lancement à mi-août 2009. Nous sommes en outre heureux de présenter un ensemble complet de nouvelles mesures:

  • Nous allons améliorer de façon remarquable le floutage dans Street View, aussi bien des plaques de voitures que des visages.
    • Nous communiquerons au public un horaire encore plus détaillé des passages de nos véhicules.
    • Nous améliorerons l’information contenue dans nos horaires de passage.

Mon image est dans Street View et je préférerais qu’elle n’y soit pas. Comment puis-je la faire enlever? Il est très facile de faire enlever des images de Street View. Si un utilisateur trouve une image à laquelle il objecte, il peut signaler ce fait en cliquant sur « Signaler un problème » dans le coin inférieur gauche de l’image Street View et en remplissant le formulaire qui apparaît. Dès que la demande est contrôlée, l’image est enlevée.

 

Reproduction du communiqué du PFPDT
Google Street View doit être retiré d’Internet
21.08.2009 – Le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence, Hanspeter Thür, exige de Google Inc de retirer immédiatement le service en ligne Google Street View  concernant la Suisse. Les nombreuses informations reçues du public et les recherches qu’il a effectuées démontrent que Google Street View ne respecte pas les conditions fixées par le PFPDT pour la protection de la vie privée : de nombreux visages et plaques d’immatriculation n’étaient pas ou insuffisamment floutées. Le PFPDT exige de Google d’améliorer le service et d’assurer que les images publiées soient conformes à l’ordre juridique suisse. Dans ce cadre, Monsieur Thür rencontrera au début de la semaine prochaine les représentants de Google Inc.

 

Iphone: Petit tour du coté des données collectée (source: geeklifeblog.com)
  • Le numéro d’identification unique de l’iPhone
  • Le modèle de votre iPhone (3G, 3GS, …) ainsi que la version de votre firmware (2.2, 3.0, …)
  • Le nom de l’application utilisée ainsi que sa version
  • Le temps d’utilisation de l’application
  • Votre location exacte (si vous l’acceptez)
  • Si l’app FaceBook est installé, votre âge, genre, date de naissance (oups)
  • Est-ce que l’iPhone est jailbreaké ou non?
  • Est-ce que l’application est piratée ou non?

 

 

Les Américains ont failli ne pas lancer leur attaque militaire contre l’Irak en 2003. En effet, ils ont hésité à privilégier le choix d’une cyberattaque contre les finances de Saddam Hussein, autrement dit attaquer les réseaux informatiques du pays. Une cyberattaque peut-elle avoir le potentiel dévastateur capable de rivaliser avec une guerre conventionnelle ? Interview de Stéphane Koch, président de l’Internet society of Geneva.

  • Opération d’information (stratégie de la coupure du réseau ou du maintient de celui-ci). Exemple: Radio free irak
  • Implication d’acteurs non étatique ou capacité de dissimulation des acteurs étatique (telle que le renseignement) rend la délimitation des conflits beaucoup plus floue – de même que leur résolution plus difficile (Exemple cyber-attaques Géorgie/Russie).
  • Auparavant la capacité d’intervention reposait sur le pouvoir (politique ou financier), ce qui réduisait d’autant le nombre d’acteurs ayant la capacité d’intervenir – ou celle de répondre. Aujourd’hui cette capacité d’intervention se fait en fonction de son niveau de connaissance du fonctionnement du cyberspace et la capacité de réponse n’est de loin pas garantie – le nombre d’acteurs pouvant soit générer un conflit, soit intervenir dans un conflit existant a explosé (Exemple en Estonie, seule quelques personnes avaient été impliquées dans le disfonctionnement global du système de communication).
  • Cela peut représenter aussi de nouvelles formes de politique étrangère et moyen de pression indirecte sur les opinions. Divers services de renseignement ont mis en place de de près de 20000 (faux) forums pour analyser les comportements et détecter les profils de terrorisme.
  • Aujourd’hui, il n’y a pas de besoin de faire exploser quoi que ce soit, on peut facilement paralyser (économiquement entre-autre) un pays en s’attaquant aux infrastructures liés aux infrastructures critiques, car il est impossible de tout protéger. Les réseaux fibre optique qui passent dans les canalisations par exemple. Les attaques peuvent entrainer des répercussions en chaîne sur l’infrastructure civile d’un pays, par exemple si le réseau d’un hôpital est partagé avec celui d’une administration ciblé par une attaque.
  • Il faut aussi prendre en compte la capacité d’autofinancement par le biais du net, modèle de cybercriminalité très professionnel – que cela soit pour le crime organisé, pour des individus, ou pour le terrorisme.
  • En suisse Le Swiss CERT et La Centrale d’enregistrement et d’analyse pour la sûreté de l’information MELANI  melani.admin.ch plus les structures militaires – le militaire est de plus en plus mélangé au civil car se sont plus ou moins les mêmes capacités – compétences qui sont engagées. La sécurité est devenu l’affaire de tous
     

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Le Grand 8, Du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30 | Une émission de la Radio Suisse Romande Le Grand 8, du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30. Une émission de Joël Marchetti, Nicolae Schiau et Karin Suini (émission du 09.06.09). Le Grand 8, c’est de l’info sur un autre ton: des invités, des chroniqueurs, un tour de table pour commenter l’actualité, la comprendre et lui trouver des solutions. Une demi-heure de journal intégré pour échanger des idées, débattre de l’actu, des nouvelles modes, des tendances qui traversent notre société.

Internet rend-il bête ?
Internet modifie notre cerveau et notre façon de percevoir l’information. Entre les mails, les alertes, les relevés des fils RSS et des messages sur les réseaux sociaux, nous sommes entrés dans l’ère de la "distraction perpétuelle" et de la "pensée zapping".

La bourse ou le "grand casino mondial"
Selon Marc Burki, la crise n’a pas eu raison de l’esprit de "grand casino" qui a régné sur les bourses jusqu’à la crise. Dans le combat entre la peur de perdre et l’appât du gain, le second l’emporte toujours. Mais une éthique de la bourse, une éthique de l’opération boursière, est croissante.

Malgré la crise, des entreprises affichent des résultats spectaculaires
De nombreuses entreprises sont en train de faire des affaires d’enfer, malgré la crise, on les appelle les "Gazelles". Apple en fait naturellement partie, la firme vient d’annoncer avoir dégagé un bénéfice net d’un milliard 310 millions de francs entre avril et juin. En Suisse, de nombreuses entreprises sont des Gazelles. On en parle moins en temps de crise, c’est pourtant sur elles que repose une partie de la reprise économique.

Les invités:

  • Roland Jouvent, professeur de psychiatrie, directeur du centre "émotion" au CNRS auteur du livre "Le cerveau magicien: de la réalité au plaisir psychique".
  • Stéphane Koch, Membre internet society Genève.
  • Marc Burki, patron et fondateur de Swissquote.
  • Paul Dembinski, professeur d’économie à l’Université de Fribourg et directeur de l’observatoire de la finance à Genève.

Le Grand 8, le talk-show matinal de l’Info - RSR Le Grand 8, du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30. Une émission de Joël Marchetti, Nicolae Schiau et Karin Suini (émission du 14.07.09). Le Grand 8, c’est de l’info sur un autre ton: des invités, des chroniqueurs, un tour de table pour commenter l’actualité, la comprendre et lui trouver des solutions. Une demi-heure de journal intégré pour échanger des idées, débattre de l’actu, des nouvelles modes, des tendances qui traversent notre société.

Quand l’Europe évitait le gaz russe…
Destiné à réduire la dépendance énergétique de l’Europe à l’égard de la Russie, le projet de gazoduc européen Nabucco est entré aujourd’hui dans une phase concrète avec la signature d’un accord intergouvernemental à Ankara entre des pays de l’Union européenne et la Turquie. Derrière cet accord, des tensions géopolitiques qui se concentrent de plus en plus sur les pipelines. Oléoducs et gazoducs sont devenus des sujets de crise à répétition et l’objet de grandes manoeuvres diplomatiques.

…. et cherchait le soleil du Sahara

Douze entreprises, en majorité allemandes, ont donné ce lundi le coup d’envoi d’un projet pharaonique, de 400 milliards d’euros: un vaste réseau de centrales solaires dans le nord de l’Afrique et au Moyen-Orient pour alimenter l’Europe en énergie "propre". Un projet hors du commun qui pourrait, à terme, couvrir 15 % des besoins énergétiques de l’Europe. Pomper l’énergie africaine pour se réchauffer en Allemagne, nouvelle forme d’éco-colonisation?

Responsabiliser les employés: oui, mais jusqu’où?
Les retards des trains doivent se répercuter sur le porte-monnaie des employés des CFF. Les propos d’Andreas Meyer ne sont pas passés inaperçu ce week-end. Selon le patron de l’ex-régie fédérale: c’est l’un des moyens de créer de la pression afin de réduire les retards. Quelles sont les limites à imposer aux employés? Mais dans le fond, un employé aujourd’hui, c’est quoi? Un instrument? Un partenaire? Les deux?

Quand les hackers font de l’éthique
Qui mieux qu’un cybercriminel (petite touche personnelle, un hacker n’est pas un cybercriminel, sk) pour lutter contre la cybercriminalité et assurer la sécurité des données sur le Net? Aux Etats-Unis, c’est devenu une réalité: un groupe de hackers – se présentant comme "éthiques" – a récemment examiné les bornes wi-fi de 27 aéroports américains. Leur conclusion: seules 3% de ces bornes sont sécurisées. Ironie de la situation: il faut désormais des pirates pour assurer la sécurité de nos données.

Avec:

  • Patrick Gantes, secrétaire général du CRES (Centre de Recherches Entreprises et Sociétés) à Genève, co-auteur de "Le pétrole et le gaz russe: histoire et perspectives"
  • Luc Recordon, conseiller aux Etats Vert vaudois et avocat
  • Patrick Dimier, docteur ès Sciences politiques & éthiques, avocat et membre MCG de la Constituante genevoise
  • Stéphane Koch, membre de l’Internet Society Geneva

Mélanie Chappuis s’intéresse à un type de groupe qui fleurit sur Facebook. Des groupes du célèbre réseau social vous promettent de savoir qui consulte votre profil. Mais vous ne le saurez pas ! Contrairement à ce que promettent certains groupes sur Facebook, vous ne pouvez pas savoir qui regarde votre profil sur le numéro un des réseaux sociaux. Si cette possibilité existe sur d’autres réseaux, comme myspace, les dirigeants de Facebook semble ne pas vouloir suivre cette voie. Les explications de Stéphane Koch, membre de l’Internet Society. (09.07.2009)

Le Grand 8, Du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30 | Une émission de la Radio Suisse RomandeLe Grand 8, du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30. Une émission de Joël Marchetti, Nicolae Schiau et Karin Suini (émission du 02.07.09). Le Grand 8, c’est de l’info sur un autre ton: des invités, des chroniqueurs, un tour de table pour commenter l’actualité, la comprendre et lui trouver des solutions. Une demi-heure de journal intégré pour échanger des idées, débattre de l’actu, des nouvelles modes, des tendances qui traversent notre société.

Le Montreux Jazz Festival débute ce vendredi
Le Montreux Jazz Festival est un des grands événements fédérateurs de la Suisse Romande, mais aussi un des rendez-vous qui permet à la Suisse d’être reconnue à l’étranger. Mais au-delà de ces aspects prestigieux, c’est un événement musical de qualité, mais de plus en plus distant du jazz.

Demain, des étiquettes-carbone sur tous les produits ?
L’Office Fédéral de l’environnement organise un séminaire sur l’étiquette environnementale. Il s’agit d’une étiquette pour les voitures, qui contiendra des données sur la charge environnementale d’un véhicule neuf, calculée au moyen d’un écobilan. Pour tenir compte, dans l’économie, de l’empreinte écologique des produits, l’étiquette-carbone, éventuellement taxée, peut se présenter comme une solution.

Le Walkman a 30 ans
En 30 ans, la "portabilité" de la musique a carrément révolutionné notre façon de consommer la musique. A tel point qu’aujourd’hui, la Suisa envisage de taxer les téléphones portables, que vous écoutiez ou non de la musique dessus. Au-delà de cette quête de nouveau modèle, les taxes deviennent monnaie courante pour tenter de maîtriser les nouvelles habitudes de consommation et de communication.

Le "NPN", nouveau livre de l’été
Le NPN est le "Nouveau Polar Nihiliste", que voit apparaître le magasine "Lire". Il s’agit de polars "asociaux", peintures désenchantées du monde.

Avec

  • Claude Nobs, fondateur et directeur du Montreux Jazz Festival,
  • Dominique Bourg, philosophe, professeur à l’Institut des politiques territoriales et d’environnement humain à l’Université de Lausanne,
  • Stéphane Koch, président de l’Internet Society Geneva,
  • Pascal Vandenberghe, directeur général de Payot Lausanne

One FMLe préposé fédéral à la protection des données a averti des menaces de réseaux comme facebook sur notre vie privée, dans un rapport présenté hier. Ces réseaux sociaux menacent-ils les données personnelles ? Agite-t-on l’épouvantail du Big Brother ?

Emission présentée par Michel Chevrolet, avec:

  • Le suppléant à la protection suisse des données Jean-Philippe WALTER
  • l’expert en stratégie internet Stéphane KOCH
  • le professeur en marketing public Martial PASQUIER

Le Grand 8, Du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30 | Une émission de la Radio Suisse RomandeLe Grand 8, du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30. Une émission de Joël Marchetti, Nicolae Schiau et Karin Suini (émission du 09.06.09). Le Grand 8, c’est de l’info sur un autre ton: des invités, des chroniqueurs, un tour de table pour commenter l’actualité, la comprendre et lui trouver des solutions. Une demi-heure de journal intégré pour échanger des idées, débattre de l’actu, des nouvelles modes, des tendances qui traversent notre société.

Le SIPRI, l’Institut international pour la recherche sur la paix de Stockholm vient de publier sa statistique mondiale de la vente d’armes militaires. Des dépenses qui auraient atteint l’an dernier le montant record de 1.464 milliards de dollars. Une hausse causée par la guerre en Irak, le retour de  la Russie sur le marché et l’émergence de la Chine. Difficile d’imaginer aujourd’hui un désarmement général de notre planète. Mais dans le fond, un monde sans armes est-il vraiment un monde meilleur ?

La sortie du nouvel Iphone… ou la leçon de marketting signée Apple
A force de jouer la carte du mystère et ne pas parler de la sortie de son nouveau produit, Apple à réussi le tour de force d’éclipser la sortie de son principal concurrent: Palm.

Big Brother a 60ans

Cela fait précisément 60 ans que le livre “1984″ de George Orwell sortait en librairie. Un livre majeur qui par bien des aspects, décrit un univers inquiétant qui ressemble à notre quotidien. De facebook au passeport biométrique en passant bien évidemment par les caméras de surveillance, le spectre de Big Brother est aujourd’hui souvent annoncé un peu partout. Faut-il complètement s’en méfier? Quelle place laisser à la surveillance dans notre société ? On en débat

Les utopies perdues: le punk
Ce soir, c’est la finale de la 7ème édition de la Nouvelle Star. L télé-crochet musical de M6 verra deux concurrents s’affronter, dont un certain Soan, qualifé par les médias de “punk” un terme génériquem qui ne veut plus dire grand chose. Que reste-t-il de cette culture aujourd’hui? On en parle avec Patrick Eudeline, journaliste français, écrivain et ancien gloire du punk français qui vient de publier un nouvel ouvrage intitulé “Rue des Martyrs” aux Editions Grasset

Intervenants:

  • Gabriel Galice, directeur du GIPRI, l’Institut International de Recherche pour la Paix à Genève
  • Stéphane Koch, spécialiste des nouvelles technologies, président de l’Internet Society Geneva
  • Mathieu Chevrier, spécialiste multimedia RSR
  • Jean-Marc Tétaz, philosophe
  • Patrick Eudeline, écrivain, critique rock

Immédiatement après l’annonce du crash du vol AF 447 plusieurs noms de domaines ont été loués par des individus peu scrupuleux. Leur but étant d’utiliser la catastrophe pour faire du profit en hébergeant des publicités sur des noms de domaines en rapport avec le crash…

Les noms de domaines suivants ont été loués le 1er juin:
Domaines Status
af447.com (inactif pour le moment)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/af447.com
af447.net (parking: redirige sur des publicité)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/af447.net
af447.org (parking: redirige sur des publicité)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/af447.org
af447.info (domaine loué dans un but de revente spéculative)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/af447.info
af447.fr (inactif pour le moment)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/af447.fr
airfrance447.com (pour le moment site d’information sur la catastrophe)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/airfrance447.com
airfrance447.net (parking: redirige sur des publicité)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/airfrance447.net
airfrance447.org (parking: redirige sur des publicité)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/airfrance447.org
airfrance447.info (parking: redirige sur des publicité)
propriétaire: http://whois.domaintools.com/airfrance447.info


Sources d’information en raport avec le crash

Air france:

Wikipedia:

Les sources suivantes ont été considérées comme fiables le 1er juin: à vérifier par la suite

Twitter hashtag:

Sites dédiés:

 

Radio CitéDossier à la Une : espionnage sur le net – Me Sébastien Fanti, auteur "Alcatraz numérique" et David Sadigh, directeur associé de IC Agency, Stéphane Koch expert nouvelles technologies – JDM du 14.05.09

Le Grand 8, Du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30 | Une émission de la Radio Suisse RomandeLe Grand 8, du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30. Une émission de Joël Marchetti, Nicolae Schiau et Karin Suini (émission du 13.05.09). Le Grand 8, c’est de l’info sur un autre ton: des invités, des chroniqueurs, un tour de table pour commenter l’actualité, la comprendre et lui trouver des solutions. Une demi-heure de journal intégré pour échanger des idées, débattre de l’actu, des nouvelles modes, des tendances qui traversent notre société.

Internet est mort, je l’ai lu sur internet !
C’est le buzz actuel sur internet : et si internet s’écroulait ? Selon des observateurs, le domaine internet est totalement anarchique : les politiques ne se sont posé que très peu de questions, l’informatique dépend d’immenses sociétés privées et personne ne se préoccupe vraiment de s’assurer que l’internet restera disponible en toute occasion. Au fait, pouvez-vous encore imaginer un monde sans le web ? Une série sur le web a imaginé ce que ça donnerait… c’est piquant !

Les patrons ont-ils pété les plombs ?
Un reclassement à Bangalore en Inde pour un salaire mensuel de 69 euros, incluant un travail de huit heures par jour, six jours sur sept, a été proposé à neuf salariés d’une entreprise de textile française. Le monde doit changer, “par précaution”. C’est Jacques Attali qui le dit. Il présente une conférence au Club 44 de la Chaux-de-Fonds, sur l’après-crise. L’occasion de le recevoir quelques minutes dans ce Grand 8.

Demain, des robots maîtres d’école ?
Saya est la première prof-cyborg au monde… et visiblement les élèves aiment ça! Le premier robot-professeur a été testé, avec succès, dans une classe d’école primaire. Les explications de Georges Baumgartner

Le complot, Dieu, la science et moi!
C’est aujourd’hui que sort le film Anges & Démons, adaptation du célèbre roman de Dan Brown, dans la lignée de « Da Vinci Code ».

 

Humiliation sur le Net Calomnie, rumeur, délation se multiplient sur le Net. L’humiliation sur la toile est-elle une arme? Peut-on se défendre en justice? Comment prévenir les dérives? Avec Stéphane Koch, président de l’Internet Society à Genève

Radio CitéDossier à la Une : medias online – Bernard Rappaz, rédacteur en chef de l'actualité à la TSR, Stéphane Koch, expert en nouvelles technologies et Nicolas Bertolotti, président de l'association suisse des radios online et du câble – JDM du 30.04.09

Le Grand 8, Du lundi au vendredi de 7h59 à 8h30 | Une émission de la Radio Suisse Romande(émission du 15.04.09) Peut-être les avez-vous entendues sur notre antenne ces derniers jours… mais de plus en plus de voix s’élèvent pour enjoindre la Suisse à se réveiller! A passer à la contre-attaque! Parce que guerre économique il y a …. Avec cette crise, tous les pays ont des problèmes, tout le monde essaye de récupérer de l’argent là où il est… et pour ce faire… tous les moyens sont bons! Sauf que la Suisse se bat encore à coup de canif…. alors que, parole de spécialiste, il faudrait sortir l’artillerie lourde!Quels moyens déployer aujourd’hui? Comment gagner cette guerre économique? Mode d’emploi dans ce Grand 8.

  • Christian Harbulot, créateur et directeur de l’Ecole de Guerre Economique (EGE) et directeur associé du cabinet Spin Partners
  • Jacques Baud, spécialiste du renseignement et du terrorisme, auteur notamment "“d’une encycopédie du renseignement et des services secrets" aux éditions Lavauzelle 2003
  • Stéphane Garelli, économiste, professeur à l’IMD
  • Stéphane Koch, membre de l’Internet Society

Grand 8, page de l’émission: [lien]

Radio CitéDossier à la Une : téléchargement illégal sur le net – Jérémie Zimermann, "collectif quadrature", Paris, Stéphane Koch, spécialiste des technologies de l'information, Me Sébastien Fanti, avocat spécialisé en nouvelle technologie, Claudia Kempf, de SUISA – JDM du 8.04.09

(Forum du 04.04.09) Le groupe Internet américain Google serait en discussions avancées pour racheter le site de mini-blogs Twitter. Cette opération lui permettrait d’éliminer la menace d’un jeune concurrent en matière de recherche de données. L’interview de Stéphane Koch, président de l’Internet Society à Genève.

Radio CitéDécouverte d'une personnalité sous l'angle du réseautage selon l'adage « je suis les liens que je tisse ».

Parce qu'une "journée passée sans rencontrer quelqu'un est une journée de perdue", Rezonance, la nouvelle émission de Radio Cité animée par Geneviève Morand vous invite tous les lundis à 13h00 à faire connaissance d'une personne engagée dans la Cité.

Chaque invité partage avec générosité les personnes, la musique et les livres qui ont marqué sa vie.

Les invités sont aussi questionnés sur leur façon de réseauter (networker), de rester en contact avec leurs amis et connaissances, de cultiver leur réseau sur le plan professionnel comme personnel.

Geneviève Morand a créé en 1998 le réseau rezonance.ch, le plus grand réseau professionnel de Suisse qui compte près de 30'000 personnes. Elle enseigne le réseautage.

Radio CitéDossier à la Une : internet et la conférence Lift – Stéphane Koch, président Internet Society Genève, partenaire de Lift & Lara Srivastava, chercheuse en technologies d'information à l'université d'Aalborg (DK) – JDM du 25.02.09

21 février 2009, RSR, Forum: Interview de Stéphane Koch, président de l’Internet Society Geneva: Une autre question s’ajoute à cette affaire UBS: elle est plus technique et concerne ces fameux 52’000 comptes secrets de l’UBS réclamé par le fisc américain. Comment et par quel procédé le gouvernement Obama a-t-il pu les identifier ?


UBS 52 000 comptes découverts : Quelle sécurité de l’information pour les établissements bancaires ? Quelle stratégie pour la place financière Suisse ?

La situation économique et les coûts des divers plans de relances poussent les gouvernements à essayer de récupérer des capitaux par tous les moyens. C’est donc en toute logique, que l’on assiste à un renforcement global des contrôles au niveau de la défiscalisation. Mais sous le couvert de ces mesures, il ne faut pas uniquement voir la volonté des états de reprendre contrôle sur une partie de la masse fiscale qui leur échappe. C’est aussi une guerre économique sans merci qui est en train de se livrer.

Il ne faut pas oublier que le fisc allemand via son service de contre-espionnage a obtenu les comptes de 3000 de clients de la banque LGT au Liechtenstein. Suite à cette affaire, LGT a vu ses entrées d’argent (Net New Money) chuter à 335 millions au cours des six premiers mois de l’année 2008, alors qu’ils se montaient à 6,2 milliards un an plus tôt…

La conjoncture économique actuelle offre un contexte idéal pour exercer des pressions fortes sur la place financière suisse, et ceci part des pays dont les systèmes bancaires et fiscaux sont loin d’être des exemples. Il est en effet plus facile de diriger l’attention sur la Suisse, que de mettre en oeuvre les réformes nécessaires au niveau de leurs propres systèmes. Comme le martèle l’ONG anglaise « Tax Justice Network (TJN) » l’Angleterre, avec ses paradis fiscaux, comme les British Virgin Islands (B.V.I), Jersey, Guernesey, etc. et son système bancaire permissif et peu coopératif en matière d’entraide au niveau européen, devrait balayer devant sa porte avant de se poser en donneur de leçons. L’Amérique, quant à elle, n’a pas de leçons à donner, avec ses propres paradis fiscaux (Delaware, Wyoming, Nevada), elle aussi maintes fois refusé de réformer son système comptable et financier, qui est un des éléments constitutif de l’instabilité économique actuelle. Les États-Unis ont eux aussi leur système « légal » de défiscalisation, le « Leaseback, » (sale-and-leaseback : opération financière, où l’on vend un actif et le loue pour un retour à long terme). En bref, chaque pays possède son propre système, et la régulation du système bancaire et fiscal mondial doit être pensée au niveau international. Il est donc indispensable de prendre en considération que dans la conjoncture actuelle chaque état a un intérêt économique et stratégique dans les différentes prises de positions auxquelles on assiste aujourd’hui.

La sécurité interne des banques est devenu un enjeu primordial.

En plus des aspects traditionnels de la sécurité de l’information relatifs aux infrastructures (sécurité des systèmes d’information, stockage des données, gestion et sécurisation des supports électromagnétique – disques durs, clés USB, laptops, droits d’accès), la sécurité des flux d’information (les données transportées par le réseau informatique, et celles auxquelles les employés accèdent) et la sécurité humaine représentent un risque dont un certain nombre de banques et d’entreprises ne semblent pas avoir saisi la portée.

La sécurité des flux d’information est basée sur la maîtrise du patrimoine informationnel de l’entreprise. Cette maîtrise se base sur la capacité à identifier en temps réel et de manière dynamique, la nature et le type de données qui sont traitées au sein de l’entreprise par ses employés. Tout comme si la nature et le type de données correspond aux droits de gestion attribués à la personne qui les manipule, et si le volume traité correspond à l’usage qui en est attendu.

L’incertitude économique fragilise la sécurité de l’information au niveau humain.

La sécurité au niveau humain doit prendre en compte l’employé comme une personne multiple et complexe, en prise avec les problèmes et les contraintes de notre société. Que cela soit au niveau affectif, social ou économique. De plus, l’employé, qu’il soit cadre, manager ou exécutant, développe une « relation » avec « son » entreprise, au même titre qu’une relation avec un conjoint. Bien que dans le cas de l’entreprise les éléments constitutifs de cette relation soient en majeur partie rationnels, lors d’une « rupture » de la relation professionnelle, le ressenti humain est identique à celui d’une rupture avec un conjoint : émotionnel et irrationnel. Les vagues de licenciements dans le secteur bancaire vont d’autant plus exacerber les pulsions émotionnelles (représentations de soi, sentiment d’injustice, frustration, incertitudes économiques), et de facto créer une situation favorable à des agissements irrationnels ou délictueux. C’est d’ailleurs ce que démontre une étude récente menée par le «Ponemon Institute» aux États-Unis sur 945 employés : 60 % des personnes interrogées seraient prêtes à subtiliser des données appartenant à leur entreprise si elles venaient à être licenciées. En suisse, plusieurs banques ont déjà été victimes de chantage, menacées ou mises en cause par des employés en poste ou licenciés. Les « anciens employés » fraîchement licenciés représentent une mine d’information considérable pour des concurrents ou pour des services fiscaux étrangers – dont il n’est plus nécessaire de prouver, après l’affaire LGT, qu’ils sont prêts à recourir à tous les moyens pour arriver à leurs fins. Il serait en effet facile de monter un cabinet de conseil en ressources humaines et d’auditer des candidats puisés dans les « dommages collatéraux » de la crise économique actuelle.

Une parenthèse sur les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux, tels que LinkedIn, Viadeo, Plaxo ou encore Facebook, permettent d’identifier facilement des cibles potentielles. Par exemple, si on utilise l’outil publicitaire de Facebook qui permet un ciblage par mots-clés (âge, sexe, entreprise, situation amoureuse), avec le terme UBS on peut savoir qu’il y a 2120 personnes qui mentionnent l’établissement au niveau professionnel, suite à cette démarche on peut utiliser l’outil de recherches avancées pour les identifier nommément. Autre exemple : sur le réseau professionnel LinkedIn, on obtient un résultat non exhaustif de 28 541 personnes mentionnant l’UBS comme référence (actuelle ou passée), et peux accéder sur la « page UBS » (crée par LinkedIn) avoir accès à des catégories telles que « Nouvelles embauches ; Promotions récentes et mouvements ; Profils les plus consultés ; Anciens employés ».

Les risques de fuites informationnelles indirectes.

Les banques sont obligées de vérifier la qualité de leurs clients et autres ayant droits économiques dans le cadre de la loi sur le blanchiment d’argent. Pour effectuer ces vérifications elles (les banques) utilisent des services spécialisés (bases de données) sur les "personnes politiquement exposées" telle que Worldcheck. Ces bases de données peuvent être consultées soit par abonnement ou bien le téléchargement complet de sa base de données. Dans le cas d’un abonnement toutes informations sur les personnes recherchées sont autant d’informations données au détenteur du service, et dans la plupart des cas les détenteurs sont anglo-saxons. Mais les recherche effectuées par les employés avec Google ou avec d’autres services en lignes sont autant d’informations qui peuvent être collectées…

La sécurité de l’information englobe la maîtrise du périmètre informationnel.

La notion de périmètre informationnel prendra en compte tous les éléments et aspects liés à l’identité et l’image de l’entreprise et sa présence virtuelle ou réelle. L’évolution des technologies a permis le traitement en masse d’informations hétérogènes (datamining). Le Web tel que l’on le connaît et on l’utilise aujourd’hui, prédispose à la collecte d’informations. Ce Web collaboratif a permis de vulgariser la création de contenu. La prolifération des services accessibles par un navigateur, le fait que ceux-ci reposent sur des bases de données, a créé des liens forts entre les personnes et les informations publiées.  Ces liens et la qualité du profilage qui en résulte ont encore été renforcés par la multiplication des bases de données comportementales des sites d’e-commerce et des réseaux sociaux.

1.Par exemple à l’extérieur de la banque :

Aux États-Unis, le "Patriote Act" (Loi pour unir et renforcer l’Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme) permet de surveiller tous les accès aux données numériques – comme les connexions aux sites web des banques, à ceux de services financiers auxquels leurs clients pourraient accéder, aux emails échangés par les brokers et autres contacts avec leurs clients. Il serait naïf de penser que la mise en place de codes « humains » visant à anonymiser les échanges d’emails entre les banques et leurs clients puisse en garantir la confidentialité, seul un cryptage fort permettrait de le faire.  Les appels des téléphones mobiles et fixes sont aussi interceptables (grâce aussi au système Echelon entre autres). Les réseaux sociaux (précédemment cités) sont aussi de précieuses sources d’information. Tout comme les informations collectées au niveau des personnes, survolant ou transitant par les États-Unis (Accord PNR, Passager Name Record) et à ceux qui y séjournent (US Visit, collecte des donnés biométriques obligatoires à la douane). La mise en relation de ces différents types d’informations par le biais d’outils de profilage, permet d’identifier avec beaucoup de pertinence des informations ciblées. À ce titre les clients qui changeront de banque vont créer du « bruit » en termes d’information, ce qui permettra d’en identifier un certain nombre qui étaient restés discrets jusqu’à ce jour.

Une parenthèse sur SWIFT.

Swift est un réseau mondial d’échange interbancaire créé en 1977, sert d’intermédiaire entre plus de 8 330 institutions bancaires dans 209 pays, dont le siège est en Belgique. Swift dispose de deux bases de données identiques pour éviter toute perte d’information en cas d’incident. L’une de ces bases de données est en Belgique tandis que l’autre est hébergée aux États-Unis. Depuis 2002, le renseignement américain a eu accès aux informations stockées par Swift-USA (dans le cadre de la lutte contre le terrorisme). On ne peut pas garantir que certaines données n’ont pas été utilisées dans un spectre plus large que celui de la lutte contre le terrorisme.

La création d’un Think Tank.

Il est primordial non seulement d’avoir une capacité d’anticipation dans le contexte globalisé de l’information. Mais le contexte économique et concurrentiel impose aussi d’avoir une capacité offensive en termes de gestion de l’information. Développer cette capacité repose non seulement sur une analyse stratégique performante, mais aussi sur une capacité de détection des signaux d’alertes inhérents aux changements en cours et à venir et à l’identification des risques informationnels et concurrentiels qu’ils génèrent. La Suisse, sa place financière, doivent dorénavant être gérés comme des marques. Et à ce titre être capable de défendre les valeurs qu’elles véhiculent. Il est évident que les structures actuelles, que cela soit celle de la FINMA ou celle du Conseil Fédéral, ne correspondent pas à la compétence nécessaire pour gérer des crises telles que celle que la place financière Suisse est en train de traverser. Il faut créer une entité indépendante de la sphère politique et du décisionnel bancaire. Un « Think Tank » dont la mission serait l’évaluation des risques présents et à venir pour la place financière suisse, ses secteurs économiques et stratégiques, ou pour sa réputation. Ce « Think Tank » devrait produire des recommandations sur les risques détectés et les meilleures manières de les appréhender pour les acteurs concernés. Être en mesure d’agir de manière offensive et indépendante que cela soit par le biais d’Internet, des médias traditionnels ou d’action en justice en dehors des frontières nationale.

Stéphane Koch